Geraldine est arrivee avec beaucoup d'attentes. Elle est impatiente de decouvrir la culture chinoise...les vieux quartiers, la nourriture, le Tai-chi, la medecine, l'art... et elle a hate d'utiliser ses bases de mandarin.
Nico n'attend pas grand chose- pour lui, la chine est plutot synonyme de mauvaise qualite et manque de liberte.
Fraichement descendus du bateau, on cherche un taxi pour nous amener a l'hotel, mais personne ne reconnait le nom de la rue.
Le minibus d'une auberge de jeunesse propose de nous deposer a cote de la place du peuple, ou, nous dit le conducteur, nous trouverons l'office du tourisme. Au bord d'une grande route face a la place, dans la chaleur etouffante et humidite de Shanghai, on tente de se reperer avec la carte de notre guide.
Autour de nous, des miliers de gens poussent pour se frayer un chemin sur le trottoir : apres le Japon ou tout le monde respecte l'espace de l'autre, c'est tres fatiguant de se faire bousculer avec nos gros sacs de voyage.
Et c'est sale, le gens finissent leur bouteille et la jete dans la rue. L'air est tellement pollue qu'il pique les yeux. Le ciel est d'un gris epais.
Et puis nous sommes berces par le son de milliers de chinois qui se raclent la gorge avant de cracher un gros mollard dans la rue.
Geraldine sort son petit livre de phrases pour demander les directions pour l'office de tourisme... "Mei you" - " il n'y a pas" - on nous repond. Certains Chinois nous font un signe de la mains pour qu'on ne s'approche pas - peut etre qu'ils sont timides, peut etres qu'ils n'aiment pas les touristes, on se dit.
D'autres au contraire veulent nous aider. On commence avec deux personnes, et deux minutes plus tard, un petit groupe discute entre eux pour essayer de trouver une solution, pour finalement nous dire qu'ils n'en savent rien.
Finalement quelqu'un nous indique que l'office de tourisme se trouve a cote de la gare - il faut prendre le metro.
Le metro est vraiment le seul repis en ville, malgres la foule. Sous terre, c'est propre, frais, moderne et pratique. Et puis, la foule se disperse et on arrive a marcher (sauf biensur au moment de rentrer dans le train quand tout le monde passe dans petit espace en meme temps- pas la peine de faire la queue, il faut s'imposer)
A la gare, nous tentons une nouvelle fois. Nous ne trouvons pas l'office de tourisme mais plutot le bureau d'informations de la gare. Nico attend dehors avec les sacs alors que Geraldine cherche les infos. La receptionniste est de mauvaise humeur et ne parle que le mandarin. Elle renvoie ballader plusieurs clients avant que ca soit le tour de Geraldine. Timidement, elle lui demande quel metro ou quel bus nous devons prendre pour se rendre a notre hotel. Mais celle ci ne reconnais pas le nom de la rue.
Une tres gentille jeune fille qui parle un peu l'anglais decide de lui venir en aide. Apres avoir rassemble un petit groupe, ils decident d'appeler le numero de l'auberge indique dans le guide avec le portable de la fille. Enfin, elle ecrit les directions en characteres chinois en disant que ca sera plus facile de prendre un taxi que de trouver le bus ou le metro.
Notre auberge est dans un quartier eloigne de la ville au milieu de batiment en travaux- la rue etait trop petite pour etre indiquee sur la carte de la ville. Heureusement, l'interieur est sympa et propre et le staff est gentil. Nous laissons nos sacs pour explorer la ville....
Nous allons etre tres brefs, car pour nous la ville ne presente que peu d'interet. Ici, la vieille Chine n'existe plus a part dans des quartiers bien precis... ca n'est qu'une autre ville moderne, polluee, commerciale et pleine d'inegalites.
Le quartier renomme de Bund est, certes, impressionnant, avec ses grands batiments art deco et ses banques grattes ciel. C'est ici que la ville va accueillir l'Expo 2010... sans doute en esperant que cet evenement soit pour Shanghai comme les jeux olympiques pour Pekin.
Pour cette raison, c'est un mauvais moment pour visiter Shanghai... il y a des travaux, de la poussiere partout. Les rues sont defonces, et des qu'on sort des quartiers (plus) chics, on passe sous de echaffaudages en bambous qui gouttent,
on voit passe des mobilettes cassee rafistolee avec du scotch, les detritus s'accumulent sur les cotes de la rues, les hommes remontent leurs marcelles pour se passer la mains sur un ventre plein de sueur, les bebes sans couche avec un pantalon fendu s'arrete au bord de la route, ... ou dans le bus... pour faire leurs besoins. Ici on peut cracher.... dans la rue, dans les bus, dans les internet cafe, au restaurant par terre (y compris le chef,) biensur, pas avant d'avoir bien racle la gorge.
Joueurs de jeux de Go et sieste
On essaye de manger dans la rue, mais on est vite repousses par les mouches qui se posent sur tout, et les sols des restaurants crasseux... ne parlons pas des toilettes. On decide de manger dans un petit restaurant au coin du d'une rue - nos pates baignent dans une sauce grasse et le proprio fait le tour de restaurant avec sa tapette pour tuer toutes les mouches.
Quand il faut faire la queue, les locaux nous bousculent et des groupes entiers passent devant nous en ligne--- pas questions d'attendre des etrangers qui vont avoir du mal a se faire comprendre. Il faut que l'on s'impose pour recuperer notre place.
Geraldine remarque qu'il y a aussi des Chinois beaucoup plus sympathiques qui nous sourient chaleureusement, qui echangent des regards affectueux avec un enfant, ou qui donnent leur siege a une grandmere. Elle est heureuse de trouver une Chine expressive ou les gens n'ont pas peur de montrer leurs sentiments en public... Meme si beaucoup de Chinois sont tres bruyant et parfois desagreables.
Pour un touriste qui ne parle pas le mandarin, acheter un billet, demander des directions ou autres peut etre un vrai calvere si on ne tombe pas sur les bonnes personnes.
Nous decidons que nous avons assez vu de Shanghai et partons visiter la region. On ne trouvera rien ici que l'on ne trouve pas ailleurs en Chine.
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