mercredi 9 septembre 2009

Lhassa - capitale du Tibet et du Bouddhisme

Quand on arrive a Lhassa depuis Chengdu en Chine, on se rend compte a quel point la culture
Tibetaine ne ressemble en rien a celle de la Chine:
Nous sommes dans un autre pays.

Les maisons traditionnelles tibetaines n'ont rien a voir avec les habitations chinoises. Ces petites batisses assez simples, a deux etages ont vraiment leur propre style. Facades blanches, fenetre decorees avec des motifs colores, quelques fleurs, un toit plat avec du bois ou de la paille en bordure, des drapeaux dressee en bouquet sur quelques coins. La porte d'entree est souvent recouverte d'une tenture blanche avec un symbole bleu symbolisant l'eternite du buddhisme.

En arrivant de l'aeroport, on apercoit d'abord le Palais le Potala dans toute sa splendeur qui domine la ville.

Ensuite, en rentrant dans la ville ce sont les militaires qui frappent l'oeil... ils surveillent le peuple des toits, dans les coins des rues, des armes puissantes a la main. Nombreuses patrouilles de 6 a 20 soldats se deplacent aussi en ville ne laissant rien obstruer leur passage. Leur visage est d'acier et ne laissent deviner aucune emotion -ca fait peur. Pour tous ceux qui se posent la question -
le Tibet est belle est bien un pays occupe, et non pas une partie de la Chine.

Les tibetains nous laissent aussi une forte impression... souriants, pacifiques, profonds, devoues, courageux, determines. Voir les armes pointe sur eux en permanence est un vrai choc et releve meme du ridicule.

Notre arrivee a Lhassa correspond avec une grande fete tibetaine... le Festival Shoton- (le festival du yaourt) - un des plus grand festivals de la capitale du tibet. Ayant une premiere journee libre (mais attention a ne pas rentrer dans un monastere sans notre guide, sous peine de lui faire perdre son emploi) nous nous rendons sur un des lieux principaux du festival, autour du Monastere de Sera.

Nous suivons un long cortege de tibetains, moines et citadins en pelerinage, le moulin a priere a la mains, qui murmurent des "om mani peme um" en marchant, et s'arrete devant d'impressionantes fresques de bhoddhisvatas sur les facades des falaises pour se prosterner, poser leur front ou laisser une offrande. Jeunes et personnes agees semblent tres impliques dans cet evenement. Des peintures se dressent parfois a des hauteur impressionantes,

ainsi que de nombreuses toiles de drapeaux tibetains... souvent, des jeunes tibetains temeraires grimpent sans corde, une longue guirlande de drapeau a la main pour la deposer en evidence. Notre promenade nous offre d'excelents points de vue sur la ville et quelques apercus sur l'interieur de ce superbe monastere au toit doree, et les moines qui y habitent.

Autour du monastere, les familles se sont reunis sur l'herbe pour partager un picnic cette belle journee d'ete. Nico et Ivo s'arrete au stand des patates frites et tombent sous le charme d'une radieuse tibetaine.

Geege se balade avec Daniella, notre co voyageuse italienne et se laissent aussi charmees par ces gens qui interrompent parfois leurs prieres pour nous regarder avec beaucoup d'affection. Une chose est claire; en ce qui concerne les locaux, nous sommes vraiment les bienvenues, et ce qui est peut etre deconcertant, c'est qu'on apporte de l'espoir.

Le temple de Jokhang est un point central de Lhassa, devant la place du marche de Barkhor. Au marche se melangent des centaines des lhasains qui font le tour du temple, d'autres qui fond leurs commissions, des touristes et des patroilles de soldats armes. On y trouve des antiques, des object religieux, des fruits, des objets artisanaux, des stands des brochettes, des fausses dents, du fromage tibetains, et autres produits.

A l'entree de temple, une longue file de Lhasains attend avec des jarres de beurre de yak a la mains pour rajouter de huile aux bougies du temple. En face du grand portail de l'entree, une vingtaine de devoues se prosternent sur des matelas pour accomplir un acte de piete et peut etre purger leur karma.

Nous rentrons avec notre guide dans ce sombre edifice qui date du 7eme siecle: c'est ici que l'on trouve la statue du buddha la plus veneree du Tibet. Le temple se visite dans le sens de l'aiguille d'une montre, comme tous les temples de la secte Gelupa ( meme si celui ci est considere comme etant non sectaire, et donc appartenant a toutes les sectes de bouddhisme du tibet). Nous passons a travers d'etroites galeries parmis les gens en priere. Le temple est ornee de nombreux boddhistvatas, des peintures comptant l'histoire de la construction du temple, et des statues du Roi Songtsan Gambo avec ces deux epouses; une Nepalese, la Princess Bhrikuti et une Chinoise, la Princess Wen Cheng ... l'Union devait symboliser la paix entre les trois pays et eviter de futures altercations. D'ailleurs, en 822, les chinois et tibetains on signe le traite sino-tibetains... Voici la quelques extraits puises sur internet, de la promesse faite entre les deux pays.
« Le Tibet et la Chine garderont les frontières qu'ils possèdent actuellement. Tout à l'est est le pays de la grande Chine, tout à l'ouest est le pays du grand Tibet. Désormais, de part et d'autre, il n'y aura ni hostilité, ni guerre, ni prise de territoire.... Cet accord solennel ouvre une grande époque, où les tibétains seront heureux chez eux, et les chinois, sur la terre de Chine »
Nombreuse statues ont ete detruites lors de la revolution culturelle, mais elles ont ete reconstituee, parfois en utilisant des pieces des statues d'origines.

Le monastere de Sera, un grand centre d'education reunissant differents colleges pour les moines a aussi ete touche par l'invasion chinoise. Avant, 5500 moines vivaient a l'interieur de ses murs... mais aujourd'hui, apres nombreuses executions, et des fuites vers l'inde, il en reste moins de 550. Le gouvernement en exil a tente de reconstituer cet important monastere en Inde, avec ses differentes ecoles, mais ils n'ont pas pu reconstruire le centre d'education tantrique car aucun moine de cet ecole n'a survecu a l'invasion de la Chine.

Nous nous arrageons avec notre guide pour visiter le monastere de Sera au moment des debats.... Ceux ci ont lieu l'apres midi dans une cour du temple, apres la meditation. Les moines s'y retrouvent pour discuter les textes religieux lus dernierement. Le debat prend forme de questions et de reponse et se joue en paires, un moine assis, l'autre debout. Les jambes croises, le moine assis sur le sol doit repondre correctement ou poser ses objections... le moine qui enseigne tape dans les mains regulierement pour marquer ces mots et aider l'autre eleve a memoriser. Cet echange se renouvelle ensuite une nouvelle fois, mais l'instructeur devient l'eleve, l'eleve devient l'enseignant. Cette methode, qui permet de discuter en profondeur chaque texte et de mieux le comprendre les textes est supervisee par une moine de statut eleve, qui intervient parfois pour eclaircir certains point. L'exercise parait parfois intense plus que contemplatif, mais vraisemblablement les moines aiment ce moment car on les voit profondement investis dans leurs arguments et contestations, et ils interrompent souvent une discussion avec un grand rire ou une tape sur l'epaule. Ce qui est unique dans cette forme d'education c'est qu'un enfant de 8 ans peut se trouver a enseigner et debattre ses propos devant un moine de plusieurs annees son aine.

Avoir la possibilite de voir cet exercise se derouler sous nos yeux est fascinant. Et la joie et la complicite de ces jeunes garcons peut presque nous faire oublier qu'il y a des cameras partout dans le monastere et qu'il n'est pas permis ici, de parler de certaines choses... notamment de leur leader religieux.

Nous avons d'ailleurs pu visiter le Potala Palace, le dernier lieu de vie du Dalai Lama avant son exile en 1959. Ici, bien sur, et au Palais d'ete la surveillance des Chinois est redoublee. Le palais Potala symbolise aussi le moment ou le buddhisme est devenu religion et politique- car il a ete bati par le 5ieme Dalai Lama, en 1645- au moment ou, pour la premiere fois, le leader de la communaute tibetaine est aussi devenu la tete du gouvernement. Le palais comprend 1000 pieces et il etait habite, auparavant, par d'autres moines et toute l'administration du gouvernement Tibetain. D'ailleurs, c'etait une vrai cite a l'interieur d'une ville, interdite a l'epoque, a la population generale sans autorisation precise (vous souvenez vous du film de JJ Annaud "7 ans au Tibet"?)

En tout cas, le gouvernment Chinois s'est fait une joie de le "rendre au peuple." A ceux qui disent que les Chinois sont venus liberer la societe tibetaine d'une hierarchie et d'un gouvernement feodal... nous trouvons que l'on peut seulement "liberer" des gens qui souhaite etre libere... sinon ca s'appelle envahir un pays. S'il s'agissait d'une liberation, les tibetains auraient accueilli les chinois les bras ouvert... Et nous n'avons jamais entendu les tibetains se plaindre du Dalai Lama... bien au contraire. D'autant plus qu'aucune justification pourrait expliquer la forme qu'a pris cette occupation dont nous vous avons partage notre temoignage...

Ajourd'hui, la visite du Palais est comme celle d'une musee.. Le palais blanc (la partie blanche) comprend l'ancienne habitation du Dalai Lama, ses moines - c'est aussi la que vivait ses predecesseurs... salle de reunion, salle d'etude, un seminaire, un imprimerie, la chambre du Dalai Lama. De l'autre cote d'une courette, les palais rouge servait pour les etudes et les prieres. On y trouve des stupas en or, des librairies, differentes galeries contenant les tombes de differents Dalai Lamas... celle du 5 ieme et du 7 ieme sont particulierement impresionnantes, et un grand hall de reunion. Nous avons trouve le palais splendide, mais il est difficile aujourd'hui d'imaginer la vie de ceux qui y habitait...

Le palais d'ete est un imanquable a visiter, de taille plus humaine et entouree d'un parc arbore. Les pieces ou vivaient le Dalai Lama sont tres simples, bien que les murs et portes soient joliement decores. On imagine facilement qu'il a libere les lieux hier, car les meubles, et quelques unes de ces affaires y sont encore. Le jour de notre visite, a l'occasion du grand festival, le palais etait entoure de centaines de tibetains assis sur les pelouses pour partager des repas, ou regarder nombreux spectacles musicaux et dont des operas tibetains. Nous avons adore ce moment ou nous etions spectacteurs privilegies d'un moment qui leur appartient vraiment et une fete qui n'est pas pour les touristes, mais bel et bien pour tout le peuple.

Encore, la maison de l'ancien Dalai Lama est un lieu important pour les pelerins qui viennent prier devant l'endroit ou il s'asseyait, sous les nombreuses cameras de surveillance, et deposer leurs offrandes. On temoigne ici d'une grande peine et de larmes aux yeux quand il s'agit de ce dernier, ou du jeune panchen lama qui a disparu, emprisone par les Chinois.

Nous avons adore Lhassa et ses habitants, mais a cause de l'occupation, les cameras partout et la presence des soldats... l'ambiance y est tres lourde et le contraste entre cette violence et le pacifisme du peuple est difficle a digerer. En tant que touristes, on ne peut pas visiter ce pays comme un autre ...(meme si nous sommes parfois sidere de voir des touristes Chinois qui s'y balade comme dans un parc d'attraction) nous avons, dans chaque action un role- ce que nous prennons en photo, ce dont nous parlons avec notre guide, et la ou nous allons a une influence qui peut etre aussi bien negative que positive. Nos actions faconnent l'image que les tibetains ont de l'exterieur et peut leur donne de l'espoir (l'annee derniere il etaient desespere, nous disent ils de ne plus voir des touristes de l'occident pour temoigner de leur sort). Mais notre indignation et notre colere envers l'occupant ne peuvent qu'attirer que plus de repression et d'ennuis pour les locaux...Plutot que de jouer les rebelles ou les heros, mieux vaut cooperer pour l'instant, meme a defaut de pouvoir "voyager librement," et rester discret quand on est a l'interieur du pays... il y a trop d'histoires de guides qui ont ete emprisonnes ou qui ont subi des reeducations alors que leur supporters Americains ou Europeens sont repartis bien en securite dans leur pays.

Le seul espoir maintenant et de s'interesser a leur culture pour qu'elle continue a vivre, de visiter le pays, d'ecouter, sans les provoquer, les temoignages, de prendre des photos, de rependre cette information autour de nous, de se joindre au nombreux organismes qui existent deja pour soutenir la cause, et les prisoniers politiques du tibet.

Nous quittons Lhasa avec un soulagement car pour nous, la tension se relache meme si elle continue pour ses habitants.

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