L'interets de ces treks est non seulement les paysages magiques, le depassement physique mais aussi et surtout la rencontre avec les locaux car le trajet traverse d'inombrables villages.
A Pokhara, notre Guesthouse et le bureau de Trek nous ont conseille de faire le trek Jomson car il demande 8 a 10 jours de Trek. Le circuit des Annapurnas qui s'etend sur 210km, avec le passage de Thorong la a 5416m demande 16 jours. De plus tous nous disent que dans ce sens, le trek est trop difficile car le denivele est trop important et qu'il faut partir de Besisahar. N'ayant pas 16 jours a consacre au Trek, nous partons pour Jomsom. L'avantage de ce trek est qu'il est assez populaire et du coup, on a pas besoin d'emmener avec nous la tente, rechaud, gamelles et provisions. Des lodges sont repartis sur tout le parcours ce qui facilite la marche et evite de se charger inutillement. Nous prenons un grand sac pour nous 2 comportant vetement chaud et etanches, trousse de secours, creme solaire, Micro Pur pour traiter l'eau et un petit sac pour camera et appareil photo.
Jour 1: Beni a Ratopani
Distance parcouru: 25km
Denivele: 870m a 1090m
7h du Matin, nous prenons le Bus local de Pokhara a Beni, soit 7h de trajet sur des pistes boueuses et defoncees. La musique indienne hurle dans les hauts parleurs satures du Bus, les photos des stars indiennes sont affiches et les guirlandes colorees rythment le trajet du bus. Certains passages sont impressionant en bord de precipice, avec le torrent dechaine en fond (fin de la mousson, les eaux sont puissantes), situation delicate pour le conducteur car la piste boueuse fait la largeur du vehicule et il doit egalement eviter les rochers eboules sur le chemin.
Beni est la derniere ville que nous cotoyons avant longtemps, nous avalons un rapide repas et partons sur le chemin qui longe le torrent. Il fait tres chaud et humide, montagnes vertes, forets tropicales. Sur le chemin, les sympatiques habitants nous saluent "Namaste".
On rencontre des femmes en train de travailler dans les rizieres, portant des charges lourdes tout en s'occupant des enfants. Nous doublons les premiers Sherpas, affubles de charges extraordinaires tout en franchissant un pont suspendu.
La marche est facile meme si les nombreux eboulements nous obligent a grimper dans la foret pour passer par dessus. Vers 18h, nous sommes a Ratopani, un micro village de la vallee, et nous decidons de rester dans un petit lodge famillial. Ambiance sympathique avec les gamins qui jouent et le chien qui s'attache a nous. Bien que le confort soit sommaire, et la douche peuplee d'araignees grosses comme une main, ca a l'avantage de ne couter qu'un euro.
Toilettes sont occupees
Distance parcouru: 22km
Denivele: 1090m a 2535m
Apres un copieu petit dej, nous partons tot le matin pour profiter de la fraicheur. Nous pouvons apercevoir les premiers sommets dominants notre environemment verdoyant. Le paysage est absolument epoustouflant, les photos parlent d'elles memes et ne peuvent pourtant retranscrire l'ensemble des couleurs.
Il fair excessivement chaud, on ne cesse de remplir nos bouteilles aux chutes d'eau, que l'on purifie immediatement. On a du boire 4 litres chacun dans la matinee.
Chaque village que nous traversons est toujours impeccable de proprete alors que la pauvrete est importante. C'est egalement l'influence touristique qui amene plus de moyens pour le maintien de ces villages.
Jour 3: Kalopani a Eklebhatti
Distance parcouru: 30km
Denivele: 2535m a 2740m
Encore un copieu petit dej, les prix des repas ont tendance a monter grimper avec l'altitude.
Depart tres tot, nous projettons de rejoindre Jomsom aujourd'hui. vu notre avancee, on se dit que nous allons pousser jusqu'a Muktinah. Nous laissons les forets tropicales, pour les sapins.
Nous continuons de croiser les Sherpas transportant des charges incroyables. Nico a soupese, ils ont plus de 50kg sur le dos. C'est une ethnie tres interessante, ils vivent en harmonie avec leur environnement. Jamais ils ne tuent un animal pour manger, ils laissent cette tache a une autre ethnie. L'egalite homme femme existe depuis longtemps dans cette communaute, et l'adultere n'est pas tolere.
Au bord de la piste, pousse en quantite incroyable du canabis, on apprend que beaucoup d'Israeliens viennent ici pour profiter de l'herbe.
Larjung, Tuckche sont des villages tres agreables. Mais Marpha attire notre attention, le village merite qu'on s'y attarde. On retrouve l'architecture tibetaine, car une importante communaute a migre dans cette region. C'est egalement la capitale de la pomme, et elles sont tres bonnes. Deplus les champs colores environnement sont de toutes beaute. Nous avons maintenant quitter les sapins pour les terres arides et desertiques, les vents de poussieres et l'air sec.
Jomson n'a pas specialement d'interet, ville touristique ou tout est cher. les restos et guesthouses sont alignes avec les boutiques de trek et de souvenirs. Derriere, l'aeroport amene des touristes trop feignants de faire le trek en montant et preferent choisir un moyen de locomotion polluant pour leur confort.
Nous poussons donc notre marche vers le prochain village Eklebatti. Les jambes sont fatigues et marcher sur les cailloux cassent les genoux. Juste avant le village, un torrent est largement sorti de son lit et nous n'avons pas d'autres choix que de quitter les chaussures et traverser a pied. Le courant est fort, et le torrent est relativement profond, l'eau vient au dessus des genoux.
Ce soir, apres les etirements on s'ecrase sur nos lits dans la premiere Guest house du village.
Jour 4: Eklebhatti a Muktinath Pedhi
Distance parcouru: 17km
Denivele: 2740 a 4200m
On le sait des en se levant, cette journee va etre physique, on a un gros denivele pour atteindre Muktinath a 3800m.
On avance le long de champs de fleur colores, les maisons tibetaines. En fin de matinee, nous arrivons en pleine forme a Muktinath, notre destination au depart de ce Trek.
Mais au vue de notre forme et de notre avancee, on se dit qu'on peut peut etre monter jusqu'a "Thorong la" a 5416m et pourquoi faire tout le trek. Nous savons que le mal d'attitude est le probleme majeur, car il peut etre mortel. Nous prenons en compte que le denivele est tres important depuis notre position soit 1600m a grimper au dessus de 3800m.
Nous informons le bureau de Trek de notre decision et que si nous n'y arrivons pas on redescendra, on ne veut pas d'accident bete. En ce qui concerne l'acclimatation essentielle pour ce genre d'ascension, nous nous sentons confiants car nous avons passe au Tibet 8 jours a plus de 3600m dont une nuit au camp de base de l'Everest a 5200m.
Le bureau d'information nous recommande de dormir a un refuge a Muktinath Pedhi a 4200m, ce qui reduira l'ascension le jour suivant. Nous partons dans une legere bruine, sur le chemin un homme sacree va nous montrer le monastere ou les bouddhistes se lavent dans des bains, et des hommes sacres mendient. L'homme est tres maigre et il s'essoufle vite mais il souhaite marcher avec nous jusqu'a Pedhi, nous acceptons.
Il aime bien Geraldine, il lui tient la main et lui propose de faire un massage lorsque nous arrivons au refuge. Nico lui explique qu'il masseur professionel. Le refuge est tenue par une jeune tibetaine, le confort est sommaire comme on peut s'y attendre.
Nous nous hydratons beaucoup. mangeons copieusement et ce soir on se couche tot.
Jour 5: Muktinath Pedhi a Thorong La a Manang
Distance parcouru: 27km
Denivele: de 4200m a 5416m a 3540m
C'est LA grosse journee, notre but est d'arrive jusqu'au sommet au moins. On nous a dit qu'il fallait 6 heures pour y monter.
Nous sommes aux premieres loges pour apprecier la beaute de l'Himalaya.
Nous nous attardons pas et nous profitons du temps degages pour monter dans de bonnes conditions. Des le debut, nous marchons sur un rythme lent mais constant, on ne s'arrete pas, car c'est toujours difficile de repartir. Toutes les 45 minutes, on s'hydrate rapidement et on continue. L'air est devenue glaciale, le visage est cache sous la capuche, le vent nous gele les narines et les levres sont gercees. La neige est autour de nous, nous marchons sur les rochers congeles, nous restons concentres. La respiration est plus courte a cause de l'altitude c'est pourquoi on garde le rythme. Nous ne cessons de veiller l'un sur l'autre pour voir s'il/elle va bien et n'a pas de symptomes de mal d'altitude.
3h20 auront ete necessaire pour atteindre le sommet, "Thorong La" a 5416m,
Un groupe de trekkeurs arrive en meme tant que nous, de l'autre versant, leur guide nous demande pourquoi nous l'avons fait dans ce sens car c'est trop dur. Nous nous sentons en pleine forme et le plus dur est surement l'acclimatation a l'altitude. Nous sommes remontes a bloc, on a fait le plus dur, on attaque la descente de l'autre cote a bonne allure. Les nuages reviennent sur les sommets, nous avons vraiment eu de la chance, de l'autre cote on retrouve les falaises rouges, ce cote est plus vert ce qui donne une ambiance plus sauvage.
Les trekkeurs que nous rencontrons a present nous demande pourquoi on redescent, on repond a chaque fois que nous marchons depuis Beni, ce qui les surprend car tres peu de gens font le circuit dans ce sens. Les paysages reste toujours epoustouflant, a Gunsang, une nepalo tibetain nous invite a prendre le The chez elle.
D'ici nous sommes spectateurs de l'ensemble de la chaine des Annapurnas. Nous marchons toute la journee comme des gamins heureux de sortir de classe. Les paysages defilent devant nos yeux, on est extasie sans cesse que l'on veut toujours avancer.
A tel point que nous retrouvons a Manang a 27km de notre point de depart. On n'arrete pas de se dire que nous sommes fous.
Le village de Manang est vraiment magnifique, et nous sommes heureux de nous y arreter.
Jour 6: Manang a Chame
Distance parcouru: 24km
Denivele: 3540m a 2710m
Ce matin la, on ressent dans les jambes l'effort de la veille. Nous partons donc vraiment calmement. Nous marchons tranquillement a travers de nombreux petits villages, des ceremonies religieuses ont lieu dans les maisons ou des nepalais sont venus en nombres. Des fleurs sur les portes, des senteurs d'encens, les femmes chantent en groupe, on regarde ce qu'il se passe mais on ne veut pas deranger en jouant les voyeurs.
Humde, Pisang sont de sympathiques villages entoures de forets de sapins. Maintenant nous avons retrouve le vert, et nous marchons un peu a l'ombre.
Nous trouvons une Guesthouse au bord de l'eau, reposant et ca ne coute comme toujours qu'1 euro.
Jour 7: Chame a Chamche
Distance parcouru: 28km
Denivele: 2710m a 1385m
Au vue du denivele, on se dit aujourd'hui ca va etre facile, bonne marche en descente. Ce sera en fait la journee la plus difficile de ce trek. Les chemins vont ne cesser de grimper et descendre sur des rochers glissants, car la pluie est venue se joindre au Trek. Nous marchons sur des chemins gorges d'eau et boueux, on glisse souvent.
Mais le plus ennuyeux a ce point sont les eboulements sur le chemin qui necessitent systematiquement de grimper par dessus. Puis le chemin va devenir un terrain d'aventure, les glissements de terrain ont carrement emporte la piste. Dans la boue au dessus d'un torrent en furie 80m plus bas, nous marchons avec grande precaution. Les Sherpas nous font une demonstration de leur incroyable force et volonte. Nous pensons accomplir un exploit en passant par ces passages long et glissants au dessus du precipice. Ils le font avec des charges lourdes et encombrantes. Ce sont eux qui nous permettent de passer, car en equipe ils vont tracer un parcours dans le glissement de terrain. Puis en binome, ils vont s'entraider pour franchir, les chutes qui la puissance repoussent violement, grimper sur la boue glissante a main et pied nues. Nous sommes impressiones par leur forces mais aussi tres inquiet car chaque passage que nous a ete difficile/dangereux a franchir, on se pose la question pour eux...comment vont'ils passer. Ils s'arretent, reflechissent au parcours, creuse des emplacment de pieds et ils s'y lancent...chapeau bas...car ces gars sortent du stereotypes grands et costauds. Ils sont petits et secs mais depuis l'Amazonie, nous n'avions rencontre des forces pareils, ajoute de grandes humilite et de gentillesse. Ils sont pacifiques.
Sur la route, nous faisons connaissance de Caroline qui marche dans le meme sens, nous continuons ensemble. Ce soir, on a bien merite notre repos a Chamche, petit village situe dans la foret tropicale.
Jour 8: Chamche a Bhulbhule
Distance parcouru: 21km
Denivele: 1385m a 840m
Nous ne sommes plus loin de la fin et nous avons hate de retrouver Pokhara. Une journee ou nous allons vivre de bonnes sueurs froides. La pluie battante ne va pas arreter de la journee. Nous continuons toujours sur les rochers glissants et les torrents d'eau qui devale les chemins. Pas d'illusions, nos pieds sont bien trempes.
A plusieurs reprises, nous devons traverser de petits rapides, l'eau en dessous du genou. La premiere difficulte que nous rencontrons se revele un veritable challenge. Le chemin est coupe par une carriere exploite par des ouvriers nepalais. Nous descendons le passage abrupt et va se retrouver 120m en contre bas des travailleurs. Ils utilisent des marteaux piqueurs sur la roche au dessus de nous, d'autres jetent des rochers derriere eux. Comme dans un jeu video (mais ici on a pas le droit de perdre), on doit eviter les nombreuses chutes de rochers. Nos yeux sont constamment rives au dessus de nous, les rochers qui chutent traversent a grande vitesse devant nous. Un peu plus loin, un jeune homme avec des drapeaux nous fait signe de s'arreter le temps que ses collegues cessent de jeter des roches. Sifflement, drapeau rouge, nous passons, grimpons le monticule de pierres, quelques cailloux continuent de tomber, on fait vite car l'endroit est dangereux. La marche est legere, Geege converse beaucoup avec Caroline, elle lui explique qu'elle pratique la danse therapie, et s'occupe parfois de cas difficile comme des autistes, des handicapes, et que cela aide a etre mieux dans sa peau.
A quelques kilometres de Bhulbhule, Geege se stoppe effrayee et nous hurle "La, je ne pourrai pas passer, c'est impossible, c'est ma limite". Un tres important glissement de terrain vient de se produire, uniquement de la terre mouille et la pente est forte. 80m plus bas on retrouve le torrent gris dechaine dans cette periode de fin de mousson. Juste avant, il faut franchir au pied d'une cascade, l'eau au dessous des genoux. Encore aucun passage n'est existant. A premiere vue, nous devons faire machine arriere. Nico decide d'aller voir de plus pret s' il est possible au non de passer. Il franchit le courant d'eau, puis se retrouve face a ce tas de terres mouillees en pente. Il y a des traces de pas qu'il decide de suivre, le passage est impressionant mais facile a parcourir sur les 15 premiers metres. La terre est solide sous le pied. Mais il y a un passage ou il n'y aucun autre moyen de passer que de sauter pour atteindre de la terre molle, car un trou beant separe le passage. Nicolas forme des emplacement des pieds solides pour limiter la distance du saut. Il passe dans probleme, depose le sac et revient chercher les filles.
Le premier passage se passe facilement, seul le saut est impressionant. Elles mettent les pieds dans les empreintes de pieds. Nico de l'autre cote tend le bras pour les aider a traverser. Sueurs froides, elles sautent sans problemes. Alors que nous nous reposons de l'autre cote de l'eboulement une groupe de Sherpas arrivent, on lit de suite sur leur visage la deception au vue du passage. Ils deposent leurs charges et restent contempler cet obstable dangereux. Nous reprenons la route, nous sommes trempes et fatigues. On rencontre un 4x4 qui nous propose de nous emmener a Besisahar a 10km de la. On accepte. Mais le conducteur ne nous emmenera pas bien loin, car il va s'enliser dans la boue epaisse. Apres avoir passe une heure a essayer de sortir le vehicule, cela reste sans espoir. Les roues ont disparu sous l'epaisse bouillasse. Nous continuons a pied jusqu'a Bhulbule qui est notre derniere destination, car ensuite la piste est largement emprunte par les vehicules on a pas envie de marcher a cote des camions et des bus. Nous mangerons dans le meilleur depuis le depart du Trek a l'Hotel Everest.
Les pieds de Geege apres de 210km dans la montagne, mouilles pendant les 2 derniers jours
Nous sommes heureux d'avoir accompli ce trek dans ce sens et on regarde au loin avec Nostalgie les sommets enneiges.
1 commentaire:
c'est naturel que vous soyez fiers de vous, mais vous ne pouvez pas autant que nous être ausssi admirafifs de tous vos exploits. Quelles aventures et quels paysages vous nous faitent partager et decouvrir,ainsi que toutes ces populations qui nous donnent des leçons de bonheur à nous qui sommes toujours insatisfait de notre vie opulente et materialiste.De tout coeur beaucoup de bisous bisous. papy et maïthé
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