Quand nos parents avaient notre age, Kathmandu etait un lieu tres prise par les hippies - c'etait un lieu ou l'utilisation libre de nombreuses substances hallucinogenes et autres etait courante, mais aussi un lieu pour la recherche spirituelle, a travers... le yoga, les medecines alternatives, et le bouddhisme.
Aujourd'hui les Nepalais on su transformer cette demande en vrai produit "package", parfois authentique, parfois bidon. On trouve des Sadhus (homme sacres) qui vous proposent de prendre des photos et ensuite vous demander des pieces... d'autres sont effectivement de legitimes "Holy men"... on trouve des magasins qui portent l'etiquette "bio" ou "commerce equitable" et vendent leurs produits a trois fois le prix, alors que l'on peut parfois mieux soutenir le commerce local en achetant directement chez le petit commercant du coin.
On vous propose encore des drogues dans la rue, mais le gouvernement Nepalais ne joue plus l'aveugle - et heureusement, car, nul ne sait ou va l'argent d'un jeune dealer... dans la poche du jeune ? Ou dans le meme reseau qui traffic aussi des petites filles (ca parait choquant, mais le traffic d'enfant est une realite au Nepal)...
Notre premiere fois a Kathmandu, nous etions juste passes des montagnes du Tibet a la chaleur du Nepal. Nous avons suivi notre compagon Ivo, dans le quartier de Thamel... c'est ainsi qui nous avons eu une premiere impression de Kathmandu.
A Thamel, on trouve de tout... de bons restaurants, des boutiques qui vendent de tentures, bijous, thankas, habits hippies, livres en anglais, des bars avec musiques lives.... tout... sauf la culture Nepalaise. En faite, ce quartier est concu pour satisfaire a la demande touristique.
Pas difficile de reperer les differents types de touristes dans la rue... les avides de yoga, nourritures bio, medecine alternative, meditation, les artistes, les junky a la recherche de "trips," des personnes de l'age de nos parents pour qui manger et dormir sur le coude a perdu son charme, les voyageurs permanents qui n'ont jamais reussi a s'arreter, et les trekkeurs a la recherche de plus hautes montagnes...
Le quartier est envahi par des Francais, Americains, Italiens, Israelians, Espagnol et tout autres specimens de touristes; la poignee de Nepalais qui s'y trouve souhaite hardemment vendre quelque chose, souvent plusieurs fois le prix de ce que l'on trouve ailleurs.
Tous les 10 m, on entend " hello miss, hello sir"! On nous approche avec courtoisie... on discute d'abord sur notre origine, mais tres vite... il s'agit de s'inscrire rapidement pour faire un tour! Devant les boutiques, il vaut mieux passer sans regarder trop longtemps, sans hesiter... sinon on vous invite avec insistance et vous vous retrouvez a parler d'un produit que vous n'aviez meme pas l'attention d'acheter... quand il s'avere que vous n'etes pas acheteur, le vendeur devient gris, arrete de vous parler et part .. quelque part... dans un coin, ou en bord de route pour montrer qu'il vous fait la tete...
C'est decide, a notre retour, nous resterons dans un autre quartier... en attendant, il y a quand meme des choses dont on peu profiter a Thamel... par exemple, une bonne pizza italienne partagee avec Ivo, des livres dans une boutique qui semble tout comprendre sur les gouts du voyageur (c'est effrayant a quel point on est bien cible,) une boulangerie ou tous les employes sont sourd-muets et l'on communique avec les mains, et un charmant restaurant tibetain un peu plus retire ou Daniella se joint a nous. Le soir, des petit garcons qui vivent dans la rue essayent de nous vendre des dessins, d'autre demandent de la nourriture et de l'argent. Nous en avons vu certains dans la journee en bord de route avec leur sac de colle dans la main, endormis sur le trottoir... ca fait mal au coeur.
Il faut sortir de Thamel pour decouvrir la ville...
La marche qui nous ammene au temple des singes nous permet de ressentir l'ambiance de Kathmandu. Dans les ruelles, des vaches sacrees deambulent librement entre les rick shaw, mobilettes et voitures. Ici, un homme se fraye un chemin dans la foule avec sa lourdre charge, la, trois femmes vetue de sari colores depose des tissues chez le tailleur, une gamine se balade avec un enfant dans les bras pour demander quelques sous, un vieux sadou propose aux passants de leur faire une priere, des ecoliers en uniforme viennent nous lance des "hello, what is your name?"
Le Monkey Temple, Swayambhunath, qui, digne de son nom, herberge une multitude de singes, qui viennent déguster les offrandes laissée par les Bouddhistes devoues dans les galeries doree.
Ici nous devons reussir une tache délicate... c'est le mariage de nos amis, Potpot et Steph en France, et nous allons rassembler quelques personnes photogéniques pour tenir avec nous des pages avec un message. D'abord un peu timides, le groupe semble trouver cette idee amusante- nous sommes un drole de mic mac de personnes de differents milieu rassembles autour du mot "voeux"... celui ci doit rejoindre les autres mots crees par d'autres amis sur les 4 coins du mondes, pour complete "nos meilleurs voeux" ...
On redescend les marches qui nous ont menes en haut de la coline, nous sympathisons avec les artistes qui ce sont installes ici. Geraldine fini par acheter un colier a quelque fois le prix car l'histoire de la jeune artiste l'a touchee. Nico achete un bol a priere que l'on peut faire raisonner avec un bout de bois.
Le deuxieme quartier ou nous nous installons, a notre retour de Pokhara, s'appelle "Freak Street"... just a cote du fameux Durbar Square. Ce quartier a un peu perdu sa cote avec les foule de touristes, face a l'emmergence de Thamel,... mais c'est justement son charme. Ici, parmis les commerces destines aux voyageurs (hotels et restaurants), on retrouve des petites boutiques destinees aux locaux - des tissus, des pieces et outils pour le travaux, un barbiers... Dans la rue, les Nepalais circulent autour de nous et font leurs affaires. Nico et moi denichons un petit restaurant extra - les "Tip top restaurant" - on l'on deguste de superbe massala, lassis et autres... par ailleurs, il font aussi tres bien les crepes au miel ;) Apres un bon repas, on se laisse envoutes par la musique venant d'un magazin de CD ... on rencontre le proprietaire- passione de musique, il s'assit avec nous et nous fait découvrir des titres uniques de son pays - il sait intuitivement ce que l'on recherche- c'est un naturel - "ah, vous aimez tel groupe...hm...donc vous allez surement aimer ca.. ecoutez...".. on repart les mains pleines de CD (qui malheureusement son tous de pirates, car ici, il n'y a pas autre chose).
Nous sommes a cote Durbar Square, c'est d'ailleurs notre porte d'entree sur la ville . Theoriquement, un touriste doit payer pour voir Durbar Square... sauf si il ne fait que passer. Nous meme devons faire plusieurs allez - retour dans la journee; heureusement que les guardiens sont comprehensifs... on se demande comment ils s'y retrouve entre ceux qui viennent pour voir la place et les autres. La place est un regroupement de nombreux temples et une architecture Newar predomine. La deese vivante du Nepal, Kumari, a vue sur la place.
Cette jeune fille, censee etre la reincarnation de la Deese Taleju, apparait plusieur fois dans l'annee a sa fenetre, et pour le festival qui lui est dedie, elle est paradee dans les rues. Malheureusement pour cette jeune fille... a partir du jour ou elle a ses regles, elle pert son statut de deese, et beaucoup plus... elle est souvent marginalisee apres, car il est considere de mauvais augure de se marier avec une ancienne deese... Certaines anciennes kumari qui n'ont pas reussi a s'adapter a la societe sont devenues des prostitues.
Nous sommes venus ici pour voir la vie Nepalaise, mais les rites de mort sont aussi une partie importante de la religion au Nepal... C'est au temple de Pashupatinath, au bord de la rive de la riviere Bagmati que la vie cotoie la mort... Ici, les hindous font bruler les defunts avant de verser le cendres dans la riviere... Comme dans la vie, au Nepal, on echappe pas a sont statut de caste dans la mort... il y des emplacement pour chaque classe sociale au bord de la riviere... tout a gauche, les personnalite politiques, a droite, les plus basses castes, et les plus pauvres.
Les rites qui entourent cette tradition attirent les touristes, mais il ne faut pas avoir l'ame sensible car ce sont des corps qui brulent et mieux vaut etre respecteux et prudent avec ses photos, car il s'agit ici de personnes celebrant comme chez nous, les funerailles de leurs pere, mere, fils....etc...
Nous sommes tout de meme surpris que l'ambiance ne soit pas plus lourde... le Hindus semble accepter la mort comme un passage vers un prochaine vie, pas une fin. D'ailleurs, nombreuses personnes malades sur le point de mourir sont deja transfere dans un petit hopital en dessous du temple pour attendre leur derniere heure et passer, comme tous les autres sur le bucher.
Notre guide, a du avoir quelques touristes portes sur les choses morbides car il s'empresse de nous faire remarquer les details les plus grotesques... " regardez, la, c'est l'os qui depasse," Autour d'un petit temple, les positions du Kama Sutra.. " vous voulez voir celle avec l'homme et l'animal?" nous propose t'il.
Pashaputinath est un site incontournable car c'est dans cet univers que l'on ressens toute l'ampleur de la religion Hindus. Les Brahmans entourent les familles pour des prières au bord de la rivière Bagmati ou ils font de nombreuses offrandes.
De nombreux Sadhus aux allures faméliques sont allonges sur le sol, ils se sont recouvert de cendres et proposent de prier les défunts.
Alors qu'un homme jette le reste des cendres dans l'eau, des gamins se baignent et s'amusent a s'arroser. Les fils des défunts se rasent la tete puis vont se purger dans la rivière.
Les corps allonges sous des draps attendent la crémation devant le bucher. Le temple n'ai pas accessible aux visiteurs mais il est possible de bien le voir depuis la rive opposée. Etonnant, mais sur un lieu ou on célèbre la mort, la vie est très présente avec toutes ses couleurs.
Nous prenons le temps d'aller voir un hospice de personnes agées située a quelques mètres des crémations, certains viennent a notre rencontre pour nous serrer la main. C'est Mère Theresa qui est a l'initiative de cette hospice et il possible de contribuer aux fonctionnements de ce lieu.
Depuis Pashaputinath, nous marchons 30 minutes pour rejoindre le Boudhanath stupa. Nous changeons de religion, ici Bouddhistes. Les pélerins, moines tibétaines, familles et visiteurs marchent autour de cette grande structure tout en priant. On retrouve les couleurs tibétaines et la chanson "Om mane pembe o".
Kathmandu est une ville fascinante et riche de vie a découvrir, a condition de sortir des quartiers a touristes comme Thamel. Notre séjour au Népal se termine, nous prenons un bus en direction de la Frontière Indienne Sonauli (10h de trajet, nous avons perdu une roue). Le passage se fait très facilement comme a notre entrée au Nepal. De la nous prenons un bus local pour Gorakphur (3h de route, il s'arrête partout.)...A présent nous rejoignons le Sud Est de l'Inde.